FANTOME est une marque de mode éthique et engagée depuis sa création.
Comment ? Dans cet article, je souhaite revenir sur les matières utilisées dans nos différentes gammes (chambres à air, lin, feutrine recyclée, coton biologique, coton recyclé…) et les questions que ces choix soulèvent.
Pourquoi avoir créé la gamme de chaussettes en lin ?
FANTOME souhaite vous proposer des articles utiles et à l’impact carbone réduit. Vous commencez à le savoir 😊. Or, l’industrie de la mode fait partie des plus grosses sources de pollution au monde. C’est pourquoi nous aimons surcycler et recycler. Beaucoup d’entre vous seront d’accord : la seconde main est une source infinie de possibilités. Entre les friperies, les brocantes et les sites de seconde main en ligne, il y a l’embarras du choix. Mais pourrions composer nos garde-robes entièrement d’articles de seconde main ? Avez-vous déjà acheté des chaussettes de seconde main ? Avez-vous déjà proposé à la vente en ligne (hello Vinted et le Boncoin pour ne citer qu’eux) des paires de chaussettes que vous ne portiez plus ? Pour ma part, s’il y a bien un vêtement que j’achète neuf, ce sont les chaussettes et je les reprise si je fais un accro. Quand elles ont perdu leurs binômes, je les portes dépareillées. Il parait que c’est à la pointe du style ! La chaussette est intime et fait partie de nos sous-vêtements. Elle est au plus proche de notre peau.
Une paire de chaussettes plus respectueuse.
Elles peuvent être de fabrication locale : La France compte encore plusieurs bonneteries. C’est ainsi que se nomme la profession de fabricants d’articles de mailles, c’est-à-dire des étoffes tricotées comme les collants, chaussettes, bonnets, (et anciennement bonnets de nuit 😉)
Elles peuvent être réalisées à partir de matières naturelles :
1/ Les fibres végétales :
+ Le coton conventionnel : la culture du coton à l’échelle actuelle est un désastre. Irrigation massive et utilisation de produits phytosanitaire qui empoisonnent travailleurs, faune, flore, sols, eaux… jusqu’à notre peau quand nous le portons. Une vie sans coton conventionnel est aujourd’hui impossible tant il a pris de la place dans nos habitudes. Ce serait comme souhaiter vivre dans un monde sans plastique. Mais nous pouvons en réduire notre consommation.
+ Le coton biologique : une meilleure option que le coton conventionnel ! Pas de pesticide, pas d’OGM, le respect des conditions de travail dignes, une chaine de filature et de teinture plus respectueuse… Hourra ! Malgré cela le coton issu de l’agriculture biologique reste une plante qui nécessite une forte irrigation.
Le gros désavantage du coton, bio ou non, c’est qu’il est cultivé loin de France. C’est plutôt moyen niveau impact carbone…
+ Le bambou est une fibre végétale mais issue d’un traitement chimique, connu sous le nom de viscose.
2/ Les fibres animales :
+ La laine, le cachemire, l’alpaga, la soie… La position de FANTOME est qu’il serait dommage d’exploiter l’animal pour habiller ses pieds, non ?
3/ Les fibres naturelles recyclées :
Je suis pour le recyclage de toutes les matières existantes sur cette planète. Premièrement, c’est un processus qui permet de ne pas produire du neuf. Vive l’impact carbone réduit ! De plus, une fibre recyclée qui a été portée et donc lavée maintes fois, s’est débarrassée des substances toxiques résiduelles liée à son traitement premier : blanchiment, coloration, etc…
Ces fibres végétales ou animales recyclées sont mélangées avec des fils synthétiques.
Rare sont les fils avec un numéro métrique grand (explication dans quelques lignes), nécessaire au tricot des chaussettes, composés à 100% de fibres naturelles recyclées. Ils sont composés de fibres recyclées et de fibres synthétiques neuves. Pourquoi ? Car les fibres recyclées sont plus courtes. Et donc le fil est plus cassant, et donc moins calibré pour les machines industrielles. Ajouter des fibres synthétiques permet d’uniformiser la qualité d’un fil réalisé à partir de fibres naturelles recyclées.
4/ Les fibres synthétiques : polyester, polyamide, lurex, élasthanne…
Mon souhait est de travailler avec les fabricants français. Vous imaginez bien que les chaussettes ne sont pas tricotées à la main, mais bien par des machines spécialisées. Je dois donc me plier aux techniques actuelles de tricotage qui ont évolué avec les habitudes de notre société. Ces machines sont calibrées afin de réaliser des chaussettes de qualité tout en utilisant des fils normés. Les fils sont définis (entre autres) selon leur épaisseur, dit numéro métrique (Nm). Plus le fil est fin, plus le numéro est grand et correspond au nombre de kilomètres par kilogramme. Ces fils doivent être « glissants » pour ne pas poser de problème lors du tricotage par les machines. Me voici donc face à ces questions :
- Quels fils sont disponibles ?
- Leur Nm est-il conforme à ce qu’acceptent les machines ?
- Leur qualité est-elle compatible avec le tricotage industriel ?
De plus, voici un autre paramètre qu’il faut prendre en compte : étant une petite entreprise, la trésorerie FANTOME ne permet pas d’investir dans le développement de notre propre fil. Il faut faire confiance aux industriels de la profession, qui ont les compétences tant au niveau technique qu’au niveau du marché. Et oui, le monde « du tout est faisable tout est possible » est loin d’exister.
La France est le premier producteur de lin au monde !
Mais bon sang mais c’est bien sûr ! Voilà la solution parfaite et au risque de me répéter, voici pourquoi on aime le lin chez FANTOME :
- Il est thermorégulateur, hypoallergénique, relaxant.
- Sa culture est zéro déchet : tout est utilisé : fibres, graines, poussières…
- Zéro irrigation + peu d’intrants (engrais, produits phytosanitaires) = écosystème respecté.
- Le lin est cultivé ancestralement en France, il s’y plaît comme nul par ailleurs.
On y croit, on se dit que c’est bon, la chaussette confortable et made in France composée à 100% d’une fibre végétale locale va voir le jour. Et bien …
Encore un peu de technique : saviez-vous que le lin utilisé pour le tissage n’est pas le même que celui qui est utilisé pour la bonneterie ? Pour le tissage (toile de jean, tissu de chemise, foulards…) le lin est filé au sec, alors que pour le tricot (chaussettes, t-shirts, sous-vêtements) le lin est filé au mouillé. Cette technique rend le fil plus souple et plus glissant, il est ainsi plus adapté aux machines de tricotage.
Jusqu’à il y a très peu de temps, la filature – la création du fil à partir de la récolte de la fibre – du lin avait complètement déserté la France. Celle-ci s’implante à nouveau, année après année. Le lin filé au sec est maintenant établi sur le territoire. Sauf que pour de la chaussette, il faut un fil qui a été filé au mouillé. Les fils issus de la filature au mouillé française existe, or, la seule bonneterie française qui accepte de travailler le fil de lin, tarde à vouloir travailler avec le fil de lin français. Nous communiquons ensemble à ce sujet et espère pouvoir vous montrer le résultat bientôt ! Aujourd’hui, le fil de lin utilisé pour les chaussettes FANTOME est filé par une entreprise française basée en Pologne. Ce fil est issu de la filature au mouillé la plus proche après la France. Ce fil est un mélange des récoltes européennes.
Nous voilà donc plus avancés :
- Le lin est plus respectueux que le coton.
- Le lin est local.
- Les propriétés du lin en font un allier confortable au quotidien.
- Fabricant local qui a les machines adaptées au lin.
Mais. (Bah oui, vous ne croyiez quand même pas que cela allait s‘arrêter là !) Il est encore impossible de vous proposer une paire de chaussettes made in France composée à 100% de lin.
Revenons à nos numéros métriques : avez-vous remarqué que les paires de chaussettes dites « 100% coton ou 100% laine » étaient, la plus part du temps, des chaussettes plutôt épaisses ? Avec un élastique plus ou moins discret au niveau du haut de la chaussette. Le tricotage de fils épais permet une plus grande élasticité, tout en ayant un pouvoir couvrant important. Or, nous souhaitons des chaussettes du quotidien, à porter dans nos chaussures de tous les jours, donc plutôt fines.
Des chaussettes plus respectueuses mais aussi plus confortables !
C’est ici qu’intervient l’élasthanne (connu aussi sous le nom de Lycra). Cette fibre synthétique et d’une élasticité et d’une résistance qui en fait l’allier incontournable des bonnetiers. Et, propriété technique importante, elle permet la tenue de la chaussette sur votre pied, tout simplement. Car oui, je suis allée jusqu’au bout de mes recherches et ai demandé la fabrication d’un échantillon de chaussette sans élasthanne. Croyez-moi, c’est la catastrophe… La chaussette glisse au fond de votre chaussure au bout de 10 mètres parcourus.
Il se trouve quee l’elasthanne utilisé par nos bonnetiers est guipé de polyamide. Guipé ? Cela veut dire « entouré par » comme le fil métallique autour d’une corde de guitare. Vous voyez ? Le polyamide est donc enroulé tout autour de la fibre d’élasthanne pour ne former qu’un seul et même fil. Celui-ci en devient plus résistant et permet ainsi de renforcer la pointe et le talon de vos paires de chaussettes.
Voici pourquoi nos chaussettes ne sont pas 100% lin.
Dans un futur, que je n’espère pas trop lointain, nous pourrons remplacer ce fil d’élasthanne + polyamide par une solution tout aussi performante au niveau de ses propriétés mais à l’empreinte carbone réduite. Les chimistes et développeurs de fils planchent dessus depuis quelques décennies. Mais à aujourd’hui, les chaussettes en lin FANTOME sont aussi « éco-pensées » que possible.
Même l’étiquette papier qui tient les deux chaussettes ensemble est fabriquée à partir d’un papier choisi au mieux du possible : Le papier utilisé est recyclé, non chloré et bien entendu recyclable. L’impression et la découpe sont réalisées en France.
Voilà le pourquoi du comment. Vous savez tout. Ou presque 😊
Pour Elle ou pour Lui, nos chaussettes ne sont pas genrées et existent du 35 au 46 !
Les chaussettes en lin sont un pur bonheur à porter !
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