FANTOME est une marque de mode éthique et engagée depuis sa création.
Comment ? Dans cet article, je souhaite revenir sur les matières utilisées dans nos différentes gammes (chambres à air, lin, feutrine recyclée, coton biologique, coton recyclé…) et les questions que ces choix soulèvent.
Partie 1 :
Pourquoi utiliser de la chambre à air ?
Notre collection de sacs en chambres à air de vélo surcyclées 100% made in France nous a fait connaître à travers tout le pays ainsi qu’au-delà des frontières françaises dans le milieu du véganisme et de la mode éco-conçue.
Ce qui séduit notre clientèle en quête d’une solution pour remplacer le cuir c’est de mêler l’éthique animale, l’éco-responsabilité, le style et bien entendu la qualité. La première collection est sortie en 2014, une époque où le plus large choix de sacs véganes étaient principalement composées à partir de simili cuir ou de toile de liège.
Le similicuir est un faux-cuir en plastique, donc issu de l’industrie pétrochimique, qui peut satisfaire tous les désirs de coloris, d’épaisseurs et de reliefs tout en profitant d’un caractère étanche et ce, souvent, prix réduit.
La toile de liège est majoritairement végétale (avec ajout de matière plastique comme sous-couche) et séduit donc par son impact carbone moindre, tout en étant étanche. Aux prémices, il y avait peu de choix et la majeure partie des collections étaient de couleur beige clair.
Depuis 2014, de nouveaux matériaux ont vu le jour. Certains similicuirs incluent dans leur composition des résidus de production de fruits (ananas, raisins, pomme …) diminuant ainsi leur impact carbone et la toile de liège s’est diversifiée proposant différents coloris, des versions métallisées, des versions imprimées etc…, afin de satisfaire une plus large clientèle.
Avec ces nouvelles matières, le choix non-cuir s’est diversifié, toujours en utilisant une grande partie de matière neuve : de l’écorce (liège) et/ou du plastique.
Cependant, ces solutions ne sont pas biodégradables.
J’entends déjà certains omnivores dire « c’est bien pour cela que nous portons du cuir ! » Et je comprends que pour un mangeur de viande, utiliser la peau de l’animal parait logique et fait échos aux traditions et savoir-faire ancestraux. Encore faudrait-il revoir les techniques de tannage du cuir, majoritairement désastreuses pour le vivant, et bien loin des techniques ancestrales, sûrement aussi différentes l’une de l’autre que les techniques d’approvisionnement en viande de l’Homme préhistorique et de l’Homme des années 2023.
Or, pour un non-mangeur de viande qui souhaite respecter la vie – et qui, par conséquent, rejette des techniques d’élevage moderne – utiliser la peau de l’animal ne paraît absolument pas logique, surtout si celle-ci a intoxiqué les sols, les humains, les rivières et ses habitants pour sa production.
Nous voilà bien ! Animal ou plastique ? Dilemme !
Remplacer le cuir n’est en effet pas une affaire simple.
FANTOME a pris le choix d’allonger la durée de vie d’une matière synthétique déjà existante, à défaut de trouver une solution 100% végétale locale et imperméable (condition souvent recherchée pour de la maroquinerie). Ainsi, en créant avec de l’existant, nous réduisons la consommation de matières nouvelles non biodégradables. La chambre à air de vélo est composée de caoutchouc synthétique et est vouée à être incinérée quand elle n’est plus utilisée, parfois même avant d’être crevée.
Notre but pour cette première collection était de proposer une solution de maroquinerie végane la plus responsable et locale possible. Nous ne sommes pas créateurs de désir. Nous aimons créer de l’utile mais ce n’est pas pour autant que nous laisserons tomber le style.
Avec le temps, FANTOME a diversifié les matières utilisées. Je me fais un plaisir de vous faire part des réflexions correspondantes à chacune d’entre elles dans les prochains articles.
Au plaisir de converser de ces sujets ensemble !
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